Participation à la campagne
#lafrancedapres

Deux ans après les attentats qui ont touché Paris et fait 130 morts, le collectif Alma lancera lundi, jour des commémorations, une campagne numérique sur le thème de « la France d’après » – avec le hashtag #lafrancedapres. Pour Hakim El Karoui, l’un des fondateurs d’Alma, « l’objectif est de montrer que depuis cette date, plein de choses se font et que, malgré tout, le pays a tenu le coup ». Chacun est invité à partager une vidéo de lui sur les réseaux sociaux pour raconter son « histoire » et ses « espoirs » pour la France.

« Nous avons choisi le format vidéo qui est plus engageant qu’un simple texte », explique Hakim El Karoui, essayiste et fondateur du club du 21e siècle qui fait la promotion de l’égalité des chances et de la méritocratie. Celui-ci envisage #lafrancedapres comme la version française du #NotInMyName à travers laquelle des musulmans britanniques avaient souhaité, en septembre 2014, dénoncer les agissements de l’Etat islamique. « Nous l’adaptons à notre modèle républicain. L’idée c’est de dire que cela concerne tout le monde et pas seulement les musulmans », justifie Hakim El Karoui.

 

Mettre en valeur « les gens qui font des choses »

Pour organiser cette campagne, la date du 13 novembre a été choisie car « plus consensuelle que les attentats contre Charlie Hebdo et les rassemblements du 11 janvier qui avaient provoqué une incompréhension dans les quartiers », selon Hakim El Karoui. Car c’est aussi pour mettre en valeur « les gens qui font des choses » dans ces banlieues, qu’Alma a décidé de mettre en place cette campagne. Le collectif est en effet une fédération qui regroupe plusieurs associations « qui se bougent et vont sur le terrain des islamistes ».

Alma veut montrer que « les quartiers ne sont pas restés passifs » face au terrorisme et parie sur les acteurs locaux pour « agir contre les failles du modèle républicain ». Parmi eux, Hakim El Karoui cite l’association Eiapic qui permet aux élèves des quartiers populaires de « casser le plafond de verre » en matière scolaire. « L’Etat a un rôle, poursuit-il, mais c’est surtout la société civile et en particulier les associations qui peuvent améliorer les choses. »

Professionnaliser les associations

Grâce à cette campagne, il espère mettre en lumière le collectif Alma et développer une plateforme des services pour que les associations se professionnalisent en ayant accès à des outils de communication, d’organisation, de financement ou d’apprentissage. Alors que la plupart des associations de la fédération viennent aujourd’hui de Seine-Saint-Denis, il veut l’élargir pour toucher tout le territoire français. Si pour l’instant rien ne dit que #lafrancedapres aura le même succès que #NotInMyName, l’appel est lancé.

— Alexis Boisselier

Voir aussi :

Après les attentats, «faire France» contre la fatalité et la résignation

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